dimanche 20 février 2011

Au coeur du coeur

A toi, Michèle de Malataverne, ce poème d'Andrée Chedid, pour un clin d'œil de merci, d'amitié et d'affection.

Au cœur de l'espace
Le Chant

Au cœur du chant
Le Souffle

Au cœur du souffle
Le Silence

Au cœur du silence
L'Espoir

Au cœur de l'espoir
L'Autre

Au cœur de l'autre
L'Amour

Au cœur du cœur
Le Cœur

Rythmes
2003

jeudi 17 février 2011

Mahler, 4 - 4

Il y a de fort nombreuses années que j'emmène dans ma traîne personnelle, comme une comète dont je voudrais presque me prétendre à être le seul à percevoir la brillance, l'énergie et le calme fondateur, le 4° mouvement de la symphonie n° 4 de Gustav Mahler. Mais c'est tellement plus riche de se résoudre à le partager...
La version que je présente est excellente (Léonard Bernstein, à la tête du Philharmonique de Vienne, c'est un must, absolument) bien que je n'apprécie pas exactement Edith Mathis (c'est mon goût personnel). Ce morceau est inspiré du Cor enchanté de l'enfant (Des Knaben Wunderhorn) du même compositeur.
Un morceau qui me suivra dans l'au-delà... mais je ne suis pas pressé, j'ai encore besoin de le déguster...

lundi 14 février 2011

La pure essence de l'Amour

Tantôt humilié, tantôt exalté, caché maintenant, manifesté tout à l'heure. Pour être un jour comblé par la dilection, il faut risquer mainte aventure avant d'atteindre ce point où l'on goûte la pure essence de l'Amour.

Frère Christophe, 11 janvier 1994

Frère Christophe était l'un des sept moines de Tibhirine assassinés entre le 27 mars et le 21 mai 1996 (quelle date exacte?, peu importe).
J'ai lu ce texte dans le livre Des hommes et des dieux qui complète l'excellent film éponyme de Xavier Beauvois. Merci encore Maguy Belle-Maman.
Qu'aurais-je fait à la place des moines ? Il n'y a rien à juger, peut-être seulement à admirer...

jeudi 10 février 2011

La philia

Bien avant Jésus, Aristote, le brillant disciple de Platon (lui-même disciple de Socrate, ndlr), avait déjà fait évoluer la notion d'amour. Pour lui, l'amour n'est pas que désir. Il peut aussi se manifester dans l'amitié qui permet à des êtres humains de se réjouir ensemble dans un partage réciproque. Cet amour d'amitié, qu'il nomme philia, pour le distinguer d'eros, Aristote n'hésite pas à affirmer qu'il constitue, avec la contemplation divine, la plus noble activité de l'homme, celle qui lui permet d'être véritablement heureux (Ethique à Nicomaque). Cette conception ne supprime en rien la vision socratique, mais la complète: sans aller jusqu'à la contemplation divine, l'amour humain peut s'épanouir dans le plaisir et la joie; il n'est plus seulement une pulsion, un désir fondamentalement ambivalent, ni toujours un manque ou une insatisfaction. Aristote fait ainsi de l'amour une expérience joyeuse et une vertu.

Frédéric Lenoir
Socrate, Jésus, Bouddha, trois maîtres de vie.