lundi 6 septembre 2010

AVC et paix intérieure

Je ressors (ému, joyeux et globalement plus fort qu'avant) d'un livre pour lequel je me suis tout de suite senti intimement concerné. Ce livre, écrit par le Docteur Jill Bolte Taylor, traduit par Marie Boudewyn, s'appelle Voyage au-delà de mon cerveau et son sous-titre est Une neuro-anatomiste victime d'un accident cérébral raconte ses incroyables découvertes. L'accident dont a été victime le Docteur Bolte Taylor fut beaucoup plus grave que le mien, mais je ressens, je comprends, je sais que les réactions, les conséquences, les enseignements sur le coup et après coup sont, à l'échelle, identiques. Il me fallait le dire un jour. J'ai donc trouvé mon porte-parole.

J'ai choisi (il fallait bien choisir...) l'extrait suivant de ce livre profond et tonique. Le titre du chapitre est Trouver la paix intérieure.
Mon AVC, et l'expérience intérieure qui en a découlé, m'a donné la chance inouïe de comprendre que la paix était à ma portée à tout moment. Parvenir à la quiétude ne nécessite pas de nager dans le bonheur en permanence mais simplement d'atteindre une relative tranquillité d'esprit parmi le chaos d'une existence normalement mouvementée. Beaucoup d'entre nous ont le sentiment qu'un abîme sépare leur raison pensante de leur cœur débordant de compassion. Certains parviennent à le franchir en un clin d'œil. D'autres s'abandonnent au contraire au désespoir au point que l'idée même de quiétude leur paraît incongrue, voire franchement menaçante.
Si je me fie à mon expérience, la paix intérieure provient d'un circuit de neurones dans le cerveau droit qui, parce qu'ils ne se reposent jamais tout à fait, restent susceptibles de prendre le pas sur les autres à tout moment. Notre sentiment de quiétude s'ancre dans l'instant présent. Il ne nous vient pas d'un souvenir du passé ni d'une projection dans l'avenir. Pour atteindre la paix intérieure, il me semble impératif de se laisser absorber par l'ici et maintenant.


Cet extrait me conduit aussi à avoir une pensée particulière pour ma belle-sœur Patricia, qui a connu un choc de vie différent du mien mais j'ai ainsi l'occasion de lui dire combien je comprends, profondément, son cheminement. Je t'embrasse, Patricia.

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