Je dois, nous devons, ce poème d'Edmond Rostand à belle Isabelle, qui faisait partie (discrète, mais rayonnante) de notre groupe de marche dans le désert de l'Adrar en Mauritanie. Elle nous l'a adressé en souhaitant ainsi poursuivre un partage né dans le moindre grain de sable roux...
Ils perdirent l’étoile, un soir. Pourquoi perd-on
L’étoile ? Pour l’avoir trop regardée…
L’étoile ? Pour l’avoir trop regardée…
Les deux rois blancs étant des savants de Chaldée,
Tracèrent sur le sol des cercles au bâton.
Ils firent des calculs, grattèrent leur menton
Mais l’étoile avait fui comme fuit une idée.
Et ces hommes dont l’âme avait soif d’être guidée
Pleurèrent en dressant les tentes de coton.
Mais le pauvre roi noir méprisé des deux autres
Se dit : « Pensons aux soifs qui ne sont pas les nôtres,
Il faut donner quand même à boire aux animaux. »
Et tandis qu’il tenait un seau d’eau par son anse,
Dans l’humble rond de ciel où buvaient les chameaux
Il vit l’étoile d’or qui dansait en silence…
Edmond Rostand, Le Cantique de l'Aile, 1922
Je précise que la marche dans les dunes mauritaniennes avait pour thème principal Le Cantique des Cantiques...
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